Plus je grandis et plus je ressemble à mon père. Deux névrosés qui tapissent le derrière du radiateur sans pouvoir le détacher du mur. Je le regarde faire, il est méticuleux, il a le sens du détail. Il a des mains immenses qui l'empêchent d'accéder à certains recoins. Moi j'ai de petits doigts. On est assis sous la fenêtre, chacun tenant un bout du papier peint avec précaution, menant une opération de haute précision. A droite, plus à gauche, attention aux plis... Là on s'écoute, même si on se tait. Qui est fort, qui est fragile, finalement nous sommes les deux à la fois. On se complète dans nos névroses. Nous avons les mêmes.
Je me souviens des innombrables fois où j'ai mis ma minuscule main dans son énorme paume, pour comparer. C'était drôle de voir mes longs doigts devenir petits à côté des siens. C'est notre code. Jamais je ne pourrais lui dire ce que je pense quand je le regarde bricoler, que je trouve ça terrible de n'avoir jamais réussi à lui avouer l'importance qu'il a pour moi, mais je sais que quand nos mains accordent leurs gestes, côte à côte sur le mur, concentrées sur la fragilité du papier encollé sans jamais le déchirer, il comprend.
Je me souviens des innombrables fois où j'ai mis ma minuscule main dans son énorme paume, pour comparer. C'était drôle de voir mes longs doigts devenir petits à côté des siens. C'est notre code. Jamais je ne pourrais lui dire ce que je pense quand je le regarde bricoler, que je trouve ça terrible de n'avoir jamais réussi à lui avouer l'importance qu'il a pour moi, mais je sais que quand nos mains accordent leurs gestes, côte à côte sur le mur, concentrées sur la fragilité du papier encollé sans jamais le déchirer, il comprend.
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