dimanche 30 novembre 2008

samedi 29 novembre 2008

A winter on the seaside

Souvent, je pense à une maison en bord de mer, avec une terrasse en planches brutes qui donne directement sur le sable, une plage vide et son ciel gris qui irradie, et quelques herbes coupantes qui poussent en bouquet. Il fait du vent mais il ne fait pas froid. Dans l'air on entend seulement le bruit des vagues.

L'intérieur de la maison est très blanc et presque vide. Peut être à cause du ciel tapissé de nuages qui laisse transparaître la lumière du soleil, et qui la sublime comme seules les terres nordiques savent le faire. Il n'y a pas de rideaux aux fenêtres, parfois il y a un canapé, d'autres fois un buffet, mais c'est tout. Le plus important sont les miroirs qui changent de place sur les murs, ou posés à même le sol, à dorures, à moulures, aux cadres peints. Ils sont la seule chose qui encombre.

L'ambiance, c'est le silence et la lumière. Il n'y a qu'un salon, vu sous un certain angle qui ne change jamais, et c'est un mélange des plans d'Intérieurs, quand les soeurs errent à travers la maison vide dans les premières minutes du film, et du clip de Tiny Vipers, On this Side.

Il s'y déroule une intrigue à la fois incroyablement simple et démesurément compliquée, qui tourne en boucle sans aucune chronologie, s'affinant et se brouillant, dans la seule constance de ce plan fixe aux miroirs qui se déplacent.

dimanche 23 novembre 2008

Watch and Ward

"Les êtres ont besoin jusqu'à un certain point de respecter ceux par qui ils ont souffert"

Henry James

samedi 22 novembre 2008

Jeune, Jolie et Névrosée

"Il y a de l'idée"

Certes, ce serait tout à fait faisable de créer le faux blog du faux magazine. La névrose, c'est une source d'inspiration inépuisable. Regardez les films de Woody Allen. Je pourrais gloser là dessus des heures. Après tout, c'est moi qui passe l'heure et demie que dure Hannah et ses soeurs à me dire "Putain, je suis Holly... Ah mais Hannah aussi en fait... En tout cas je suis pas Lee, ça c'est clair...".


Mais je me demande si je ne l'ai pas déjà, mon blog de névrosée...

Rayures au mur

Plus je grandis et plus je ressemble à mon père. Deux névrosés qui tapissent le derrière du radiateur sans pouvoir le détacher du mur. Je le regarde faire, il est méticuleux, il a le sens du détail. Il a des mains immenses qui l'empêchent d'accéder à certains recoins. Moi j'ai de petits doigts. On est assis sous la fenêtre, chacun tenant un bout du papier peint avec précaution, menant une opération de haute précision. A droite, plus à gauche, attention aux plis... Là on s'écoute, même si on se tait. Qui est fort, qui est fragile, finalement nous sommes les deux à la fois. On se complète dans nos névroses. Nous avons les mêmes.

Je me souviens des innombrables fois où j'ai mis ma minuscule main dans son énorme paume, pour comparer. C'était drôle de voir mes longs doigts devenir petits à côté des siens. C'est notre code. Jamais je ne pourrais lui dire ce que je pense quand je le regarde bricoler, que je trouve ça terrible de n'avoir jamais réussi à lui avouer l'importance qu'il a pour moi, mais je sais que quand nos mains accordent leurs gestes, côte à côte sur le mur, concentrées sur la fragilité du papier encollé sans jamais le déchirer, il comprend.

vendredi 14 novembre 2008

samedi 8 novembre 2008

Repas de famille de la Toussaint

Comme il y a un panneau "Bébé à bord", on devrait pouvoir afficher "Vieux à bord" sur sa voiture, histoire que les autres usagers ne s'excitent pas à deux centimètres de son pare-choc. Parce qu'autant vous dire que quand je transporte ma grand mère agrippée à la poignée de la portière et mon grand père qui siffle "Salade de fruit jolie jolie", je passe pas les ronds points en troisième...

dimanche 2 novembre 2008

Billie Holiday - When you're smiling

When you’re smiling
When you’re smiling
The whole world smiles with you
When you’re laughing
When you’re laughing
The sun comes shining thru
But when you’re crying
You bring on the rain
So stop your sighing be happy again
Keep on smiling’cause when you’re smiling
The whole world smiles with you


Thank you Billie !

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Fuck it, like Chris : épisode 2

BAM ! Je vais pas mentir, sur le coup ça fait mal. Mais après tout, après avoir explosé mon quota de larmes pour l'année prochaine en trois petits quarts d'heure, réussi à dépêcher une cellule de crise amicale en moins de cinq minutes, entendu cinq fois "un de perdu, dix de retrouvés" en une heure (plus forces de compliments rassurants parce que j'ai des amis géniaux), et enfin après m'être fait, seulement quelques heures après l'hypothétique coup de grâce, un individu de sexe masculin dans le genre "Fuck, what a BG sa mère" (et je prends bien soin de préciser les horaires, parce que tout est une question de timing), mais après tout donc, je me dis "mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? hein ?"

So, well, Fuck It !

Fuck it, like Chris

Publié le 12 octobre 2008

Vendredi c'était nul, comme le reste de la semaine. Je sais pas ce que j'ai fait dans mes vies antérieures, mais je devais pas être sympa.

En cours de musique romantique, on a écouté du Berlioz, une mise en musique d'un poème de Théophile Gautier, Le cimetière. Non non, je vais pas me la jouer à fond dans le pathos, pas d'inquiètude. C'est juste que ça m'a fait penser aux étés avec mon cousin, quand on allait sur la tombe de mes arrières grands parents. Ca n'avait rien de morbide. Dans mon souvenir, il fait beau, il y a beaucoup de fleurs, et il y a nous, qui racontons notre vie d'enfants. C'est un souvenir joyeux en fait. Papi nous avait tout raconté, on connaissait toutes les anecdotes marquantes de la vie de nos arrières grands parents, comme si on les avait connus. Leur tombe n'avait rien d'impersonnel, on visitait des proches, que nous n'avions pourtant jamais vus.

Avant ça, quand j'étais plus petite, je pleurais à chaque fois que je rentrais dans un cimetière. D'imaginer tous ces gens morts sous mes pieds me bouleversait. D'imaginer qu'un jour ma mère en ferait partie. Je me revois en train de remplir l'arrosoir au robinet qui sortait du sol, au milieu de nulle part, je fixais ma mère qui marchait vers la tombe de ses parents, elle s'éloignait de moi, entre les croix, le gravier crissait comme dans tous les cimetières, et moi je devais rester là et attendre que l'arrosoir soit plein, j'étais coincée, à côté d'une tombe, à côté d'un mort, ma mère s'en allait et je ne devais pas bouger, elle m'abandonnait au milieu des ces corps oubliés. Je ne sais plus ce que j'ai fait ensuite, si j'ai lâché l'arrosoir, si j'ai crié... J'ai pleuré sans doute. J'avais ressenti la solitude, la vraie, pas comme quand on s'isole dans sa chambre pour être tranquille, mais comme quand il n'y a plus personne autour de vous pour vous aimer. Je devais avoir cinq ans.

Et puis ces étés ont complètement dédramatisé la mort et les cimetières. J'aime aller sur la tombe de mes arrières grands parents. C'est calme, apaisant, en haut d'une côte très raide, au bout d'un petit chemin pittoresque, juste après le château avec le gros chien qui mordait la selle de nos vélos. J'ai eu envie d'y retourner, après avoir écouté Berlioz. Je suis sortie de cours et j'ai été acheter des fleurs, de grosses fleurs rouges et jaunes. J'ai roulé directement vers le cimetière. J'avais une idée très romantique de cette visite à mes ancêtres après tant d'années, avec de belles fleurs fraîches, avec ma jupe et mes talons hauts, histoire de bien signifier que j'ai grandi et que j'aime m'apprêter, comme mon arrière grand mère. Je sais ce que je vais leur dire, je vais résumer mes années d'absence, et espérer qu'ils soient fiers de moi, leur parler de mon avenir tel que je le conçois...

La côte est là, et le chemin, les maisons moches, l'abreuvoir où on pêchait les têtards, l'église avec le clocher mur, le château, et même le chien, avec un bandage à la patte, qui sautille sur les trois autres, je pense à Alexis, j'ai envie qu'il soit là. Puis j'arrive devant le grand portail, et je découvre une voiture. Il y a d'autres gens, qui arrangent leur tombe avant la Toussaint, qui rempotent des bégonias avec une vieille truelle. Il y a des travaux dans la maison d'en face, une perçeuse fait un bruit affreux. Je suis déçue. Je voulais être seule, je voulais le silence. Et puis je me rends compte que ma mémoire avait tout déformé. L'espace à gauche est beaucoup plus grand, le robinet n'est pas dans la cabane mais à côté, la tombe de mes arrières grands parents est plus loin vers la droite, et la tombe abandonnée qu'on visitait par respect pour un mort oublié était fleurie, en état. Elle n'avait plus rien de cet aspect vieux, perdue sous un arbre, éloignée du reste des tombes. En fait elle est au milieu d'autres tombes, elle n'a plus rien de romantique, je l'ai tuée en la revoyant.

Je suis passée devant le caveau d'une famille connue, croulant sous les gerbes de fleurs encore fraîches, c'est vrai, le fils s'est suicidé. Beaucoup de monde est venu à son enterrement. Quand on parle de suicide, ce n'est qu'un chiffre. Mais quand on voit la tombe, les banderoles qui disent au revoir, ça ne l'est plus. Quelqu'un s'est tué et il est là. On prend conscience à quel point c'est horrible.

Mais ce qui n'a pas changé, c'est la joie que j'ai à m'asseoir sur la tombe d'Henri et Malvina. Je leur fais la causette en enlevant quelques feuilles mortes sur les plantes en pot, je trouve un vase, je pose mes fleurs, j'arrange le tout, ça rend bien, Mémé serait contente. J'ai bien fait d'y aller. Voilà, je suis devenue moi, j'espère que mes petits enfants raconteront à leurs enfants des anecdotes aussi charmantes que celles qui m'ont été racontées à propos de vous, qu'ils auront de moi une image aussi positive que celle que j'ai de vous. Je voudrais qu'ils disent avec autant de fierté que moi "mon arrière grand mère était une femme forte, très indépendante". Je voudrais que ma belle famille donne mon nom à l'un de ses enfants parce que j'étais exceptionnelle. Je voudrais avoir un mari aussi cool qu'Henri, je voudrais avoir une aussi belle histoire à raconter que celle de votre rencontre. Je vous aime sans vous avoir connu. Ca vaut bien un beau bouquet.

Shopping and Dancing

Publié le 3 octobre 2008


Vrac Vrac Vrac

Ma vie est un vrai bordel et encore une fois c'est de ma faute. J'avais écrit un truc sur l'attente un jour, sur le fait que je ne sais faire que ça... J'avais raison. Encore une fois je suis écrasée par mon immobilité, mon incapacité d'agir au bon moment. J'aimerais savoir réparer pour palier ce défaut. Quand je regarde en arrière, et que je considère ce que j'étais et ce que je suis devenue, j'ai l'impression d'avoir évolué, de mieux comprendre. Quand je me relis, je me rends compte que j'utilise les mêmes mots pour exprimer les mêmes choses depuis des années. Je suis la même, avec les mêmes doutes, les mêmes peurs, les mêmes défauts... Je n'évolue pas, je me définis. Je ne change pas, je me précise. Dire que je vais devoir passer toute ma vie avec moi même... Fuck !

Il commence à faire froid, j'ai les mains glacées en permanence, je suis sûre que j'ai une tension à faire peur. J'aime faire peur à mon docteur quand il me prend la tension. Oui, je peux me porter très bien et être en pleine forme avec 9 de tension. En oubliant le fait que je doive dormir 15 heures par jour. Je suis comme ces bestioles qui hibernent, mon métabolisme ralentit. Ca promet.

Les projets qui se précisent dans ma tête me font peur, parce que je sais que je mettrais des années à les réaliser, si je les réalise. En attendant, je noircis du Moleskine. Et je dépense du fric, pour acquérir le meilleur substitut affectif qui soit. Des derbys noires vernies. Oh oui je les aime mes chaussures. Et elles m'aiment aussi. Regarde les jambes qu'elles me font !

J'ai trouvé un T-Shirt "Mickey et Minnie dansent le Cha-Cha-Charming" chez Mango, avec la jupe que je cherchais depuis des mois. Je kiffe Mango, même s'ils se sentent obligés de passer des tubes espagnols qui craignent, et même si leurs cabines d'essayage n'assurent pas du tout. Les oeillets du rideau crissent tout le long de la tringle, genre tout le magasin est au courant que tu vas essayer ton paquet de fringues. Et puis elles sont minuscules, anti-grand et anti-gros. Déjà qu'en étant seulement grande, je parviens tout juste à enlever mon pantalon sans passer dans la cabine d'à côté, j'imagine même pas si t'es grand ET gros. Tu dépasses sûrement pas le stade de l'ouverture de la braguette.

J'ai reçu mon casque Panasonic, avec Osaka marqué en gros sur le colis, et plein de trucs en japonais. Il est trop beau. Quand je le pose sur mes oreilles, je n'entends plus rien, seulement la musique que j'écoute, avec les basses qui vibrent. C'est fou comme je me sens moins conne quand je fais mes courses avec de la musique, choisir un paquet de riz oui, mais en rythme, marcher en rythme, payer en rythme. C'est fou comme lire du Goethe prend une toute autre dimension quand on écoute du Dvorak en même temps, ou du Musset sur du Berlioz. Tout à l'heure, en cours de musique romantique, le prof nous faisait écouter une Nocturne de Chopin, j'ai regardé les arbres sous le tonnerre par la fenêtre du troisième étage, et ce n'était plus seulement regarder des feuilles bouger derrière une vitre, c'était presque un film, quelque chose de transcendantal, tout à coup elles disaient des milliards de choses ces feuilles, elles me comprenaient, elles étaient dans le même état que moi, ou moi dans le même état qu'elles, ballotées par le vent, et les mains de Chopin qui chantent, celles-là mêmes que j'ai vu figées dans le plâtre, en juin, à Paris.

En trois semaines, j'ai écouté 63 fois Move de CSS, 68 fois Mansard Roof des Vampire Weekend, j'ai fait une overdose de Peaches ( because I'm the kind of bitch that you wanna get with ) et j'ai réécouté You Only Live Once des Strokes comme à chaque fois que je suis déprimée. Don't get up ! J'ai l'impression que chaque chanson que j'écoute et chaque film que je regarde me concernent personnellement, que les mots que j'entends racontent ma vie, mettent en évidence son problème, me font un gigantesque appel du pied.

J'ai remporté aux enchères sur eBay la plus belle robe de toute l'histoire de la mode, la robe noire parfaite, avec des plumes d'autruches qui font frou-frou le long des jambes, comme les étoiles au ciel selon Rimbaud. Je suis prête pour les planches le 26 décembre. Il ne me manque que le fume cigarette d'Audrey Hepburn et c'est bon.

On m'a invité à une soirée sextoy, et à la saillie d'une jack russel. Honnêtement, je sais pas quoi choisir.

Je suis très contente que in me you trust. C'était une belle étincelle de vie, tout à coup.

Je crois que j'ai dit à peu près tout ce que je voulais dire...

Pau, 16 septembre, devant la saison 1 de Skins (again)

Publié le 21 septembre 2008

Le monde tourne au ralenti. Je suis là, posée sur mon lit, et c'est tout ce que je fais, être là, prendre de la place dans l'espace. Le soleil bouge le long du mur, s'abaisse dans la fenêtre. Le temps passe sans doute. Je regarde les choses autour de moi sans les voir, et pourtant, je note de nouveaux détails qui s'intègrent dans la boucle qui tourne dans ma tête.

Je me laisse vivre. Inspiration, expiration. Mais ce n'est pas ça "vivre", je l'ai dit à haute voix hier, lors d'une conversation avec moi-même :"vivre au sens plein". J'ai aussi dit que c'était précieux. J'ai perdu mon élan. Il fait nuit subitement.

"Qu'est-ce que tu as fait cet après-midi ?"
"J'ai lu les Bonnes, ça parle de deux soeurs blablabla..."

Je n'arrive plus à m'exprimer, à être là dans la conversation, à extérioriser fidèlement ce que je ressens. Je me cache en moi-même. Dedans, jusqu'à ce que ça pourrisse.

Tout va bien, je lis, comme si de rien n'était. Je continue ma lecture jusqu'à ce que je ne puisse plus mentir. Puis je me reprends, j'ai l'habitude. J'ai toujours menti. Je crois qu'aucun enfant n'a jamais autant menti à ses parents que moi. Là, je mens aussi, ça ne s'est pas passé comme ça, ni dans cet ordre; mais je l'ai pensé ainsi et la pensée est vraie.

Ma pensée veut rester à l'écart, se reposer et être tranquille. Comme si de rien n'était.

1h37

On est déjà/que le neuf juillet

Publié le 9 juillet 2008

Je pensais avoir des choses à dire, et puis en fait non. C'est toujours comme ça. J'ai subitement envie d'écrire et je me plante devant la page. Le vide. Comme d'hab. C'est moi qui suis vide. Tout ce que je fais en ce moment est vide de sens. Je n'avance en rien. J'ai 20 ans et je bugue.

A la sortie du lycée, en arrivant à la fac, j'ai eu l'impression de faire un grand pas, d'aller vers ce que je suis. Mais je suis quoi, au juste ? Et je vais vers quoi ? Vers celle que je veux être, celle que je dois être, celle que je serais forcément ? On ne se pose pas toutes ces questions quand on est gosse. "Moi je veux être vétérinaire" et voilà point barre, affaire réglée. Il faut faire attention à ce genre d'affirmation. Si je l'avais écoutée, celle-là, je serais partie en scientifique... Oui, moi.

Fort heureusement, ce gros geek qui me tenait lieu de prof d'informatique m'a ouvert les yeux. La personne la plus insignifiante qui soit, le prof le moins remarquable que j'ai jamais eu, qui enseignait la matière dont j'avais le moins à foutre, a joué un rôle décisif dans ma vie. C'est dingue. Depuis, je ne considère plus personne comme "insignifiant". Il m'a dit quelque chose comme "il faut réfléchir à ce qu'on veut vraiment". C'est tout con, et pourtant on y pense pas souvent.

Ce que je veux vraiment... Vraiment ? C'est dur de s'écouter au final, de ne pas se voiler la face, de regarder notre vie telle qu'elle est, sans les divers filtres qu'on pose dessus pour la rendre supportable. Pour la première fois depuis très longtemps, j'ai regardé ma chambre, comme j'ai regardé ma maison juste avant cela, et je n'ai rien vu qui me ressemblait. J'avais l'impression d'être dans la chambre d'ami d'une maison inconnue. Ce serait comme jouer En attendant Godot dans un décor de vaudeville. Je me suis rendue compte que j'avais honte de certaines choses qui s'y trouvaient. Plus je discute avec mes parents et plus je me rends compte que je me suis éloignée d'eux, de leur façon d'être, de penser, je ne suis plus chez moi chez eux, j'ai envie de tout changer, ou de partir. J'ai honte de ce milieu où j'ai grandi. Je me déteste de dire ça.

Au fond, c'est de moi même dont j'ai honte. J'ai honte de tout ce qui me constitue. J'aimerais tellement être une autre personne parfois, puis au final je me dis que je ne m'aimerais pas quand même. J'essaie par tous les moyens de me détacher de ce que j'ai été, et d'aller vers ce à quoi j'aspire, mais j'ai tellement peur de m'y perdre, que tout ça sonne encore plus faux, que je devienne un monstre rapiécé avec des bouts de peau qui ne sont pas les miens...

J'ai toujours couru après quelque chose qui n'était pas pour moi, essayé de m'intégrer parmi des gens qui ne me correspondaient pas, parce que je les enviais, les admirais, je me suis pervertie tellement de fois, au sens littéraire du terme, j'ai passé tant de temps à essayer de ressembler à des gens que j'en ai oublié de chercher qui j'étais. Le temps ne nous apprend rien, je continue plus ou moins. Je me cache, parce que j'ai honte, parce que je n'ai pas les épaules pour me planter et affirmer haut et fort "voilà, je suis comme ça, à prendre ou à laisser".

C'est pour ça que j'aime le théâtre. Ca me repose. Au moins quelques heures dans ma vie où je n'ai plus à supporter d'être moi, où je peux être quelqu'un d'autre sans avoir mauvaise conscience. Je m'amuse, j'aime être un personnage, m'oublier. Paradoxalement c'est peut être sur scène que je suis vraiment moi même. Sans mon passé qui me pèse, sans mes problèmes qui m'attristent, sans mes complexes qui me bloquent. Mais encore une fois, je me montre sous un masque, et j'ai la désagréable intuition que sous le masque il n'y a plus grand chose... J'ai pas du tout l'impression de me taper une analyse de texte sur Lorenzaccio là...

Demain je bosse, une chose est sûre, jamais je ne pourrais bosser définitivement...

Hier soir, j'ai rêvé en noir et blanc, avec un éclairage travaillé digne d'un film de Bergman, mon réveil m'a fait oublier le sujet. C'était beau.


En revenant de Paris

Publié le 29 juin 2008

Je ne sais pas pourquoi je me suis mise à penser à ça. Je veux dire, je suis carrément déprimée à cause de choses diverses et variées qui n'intéressent que moi, alors je m'étais interdit de penser à des choses susceptibles de me déprimer encore plus.

Quelle bonne idée d'aller sur la tombe de Musset au Père Lachaise. S'il n'y avait pas eu Claire, et le type à côté qui prenait ça en photo comme un vulgaire lampadaire en fer forgé qui fait typique, j'aurais pleuré. Je les sentais les larmes, juste au bord des cils. Ridicule. Mais c'est vrai que de voir son buste, et sa soeur derrière, et les quelques mots à propos du saule pleureur, et de me dire, putain, ses os sont juste là, à quelques dizaines de centimètres, le mec que je lis et relis, le mec qui a pondu ces mots sur lesquels je réfléchis, est là à l'état de poussière sous une plaque de pierre en face de moi, ça m'a ému à un point, j'aurais jamais cru. J'oublie à quel point je peux être sensible parfois. J'ai lu quelques pages de "A quoi rêvent les jeunes filles" que je venais d'acheter, j'ai prié en somme.

Comment veux-tu que je sois joyeuse après ça... Il y a des choses tellement énormes qui nous tombent sur la gueule, la mort de quelqu'un, la maladie, j'en passe, et on encaisse à chaque fois, on reste droit et fort, et c'est ces micro évènements qui vous font flancher. Des micro fissures psychologiques, insignifiantes à première vue... Putain j'ai trop lu Virginia Woolf.

Et dans le train, j'enchaîne avec Tchekov. Ils pleurent tous tout le temps, j'arrive pas à cerner pourquoi, je comprends rien aux russes. Les Trois Soeurs. Qui vivent ensemble dans un bled paumé et rêvent de repartir vivre à Moscou, rencontrer d'autres intellectuels, changer de vie, se marier avec quelqu'un de bien. Et puis non, patatras, elles restent dans leur bled paumé, leurs amis partent. La désillusion, les rêves qui ne se réalisent jamais... Mieux vaut ne pas y penser.

Je traîne encore mon Education Sentimentale édition Le Livre de Poche de 1965 qui a servi à ma tante qui étudiait aussi les lettres modernes à Pau. Autant vous dire, l'exemplaire est moisi. J'arrive pas à le lire. J'arrive pas à lire tout court en ce moment. J'ai le cerveau empêtré dans toutes ces choses, j'y pense en permanence, ça m'empêche d'écrire, de lire, de regarder un film correctement, de suivre une conversation, de regarder où je fout les pieds quand je marche... Le train bouge, ça me fait mal aux yeux. J'arrête ma lecture assez souvent, je plane quelques minutes, je recommence. Rien ne me passionne davantage qu'un paysage qui défile. Si un jour j'ai une énorme panne d'inspiration, j'irais dans un train.

Voilà, c'est comme ça que j'en suis arrivée là. En planant, avec toutes ses mauvaises idées à l'esprit. Il y a des gens qui sont des centres, avec plein de personnes qui gravitent autour d'eux, qui sont attirés par eux. Ces gens n'ont rien à faire pour être entourés. J'essayais de me représenter comme une peinture, et je me voyais sur le bord à gauche, presque hors cadre, en train d'agripper quelqu'un par le bras qui essayait de sortir par le bord droit, avec l'air désespéré. Il faut que je m'accroche aux gens pour qu'ils restent, il faut que j'agisse pour qu'ils pensent à moi, tout le temps faire des efforts pour m'intégrer, pour être là, encore et encore. Je suis crevée, j'en peux plus. Qu'ils partent. J'arrive pas à retenir, à garder auprès de moi. J'ai cette impression de creux autour de moi, des autres en train de fuir, constamment. Je suis un centre qui expulse et qui se vide.

Je suis une putain d'essoreuse à salade.

Il y a quinze jours...

Publié le 9 juin 2008


... j'avais envie d'écrire "Je mène une vie dissolue".


Je me lève vers 13h, quand je dis "ce matin", je parle de trois heures de l'après-midi. Je fais rien de ma journée, je reste sur mon lit, je lis. Je prends des médocs mais je bois quand même de l'alcool. J'ai rompu la promesse que je m'étais faite de ne jamais boire deux soirs d'affilée. Je dors, je me douche et je sors.

J'ai découvert deux bars toulousains, dont L'Opus, un bar minuscule et vide, un vrai décor de film, avec des messages à la craie sur les murs et les Doors autour des néons colorés. Il faut à tout prix que je me souvienne de cette ambiance. Si un jour je tourne un film, il y aura une scène dans ce genre d'endroit. J'aime me promener en ville la nuit, il y a une atmosphère particulière. Surtout quand on a une perruque sur la tête. J'adore prendre le métro. J'aime aller en ville rien que pour prendre le métro. Voir tous ces gens entassés comme du bétail qu'on trimballe, avec leurs gueules fatiguées, leur mauvaise humeur de gens blasés. J'aime rire au milieu de ces gens là. Surtout avec une perruque sur la tête ! Finalement c'est beau Toulouse, la première fois j'avais pas aimé. Mais à force de découvrir de petites perles au détour d'une rue, on s'y attache. La ville est un appel permanent à la futilité, on s'achète des fringues, on boit, on sort, on rit, et rien n'a d'importance. C'est comme vivre dans un film, on fait des trucs, on voit des trucs, mais c'est pas vrai, c'est pour de faux. Pourtant le temps qui passe est bien réel : séquence constat à la vue d'un parking à étages abominable. Et oui on est adultes, on se promène dans la rue à deux heures du matin sans chaperon, responsables de nos actes. C'est flippant d'un côté. Remarque, si j'avais besoin d'un directeur de conscience, j'irais à la messe, ce que je ne fais plus depuis mes 14 ans. Je préfère lire Flaubert dans le train.

De retour à Argelès je sors encore, il n'y a nulle part où aller mais on trouve quand même. On est des débrouillards à la campagne. Je suis trop bien habillée pour un bal, je me sens carrément mal à l'aise. Si j'étais sûre de moi je me dirais "Je suis une bombe au milieu de paillards mal dégrossis" mais ce n'est absolument pas le cas. Ce soir je ne bois pas hein, mais on m'offre un verre, si je commande un Banga je vais encore passer pour une conne, tant pis, va pour le blanc limé... C'est débile les bals maintenant. Y'a même plus de slow. C'était tellement drôle quand on avait 16 ans, quand la sono braillait les chansons minables qu'on écoutait le matin dans le bus sur NRJ, quand les beaux terminales étaient là, on espérait chaque soir, on était déçues chaque matin mais on y retournait avec le même espoir chaque samedi. Qu'est-ce qu'on est cons à cet âge là, et en plus on croit tout savoir... Si aujourd'hui je me croisais à 16 ans, je me collerais une bonne grosse giffle, je me dirais comment peux-tu souffrir à cause de ce salaud ? Ca n'arrangerait sûrement pas ma situation actuelle, mais ça serait fait.

On regarde les gamines qui dansent, on s'y revoit, mais on aborde la chose avec tellement de recul. Tout ça c'est du passé. On refait quelques bals c'est vrai, mais on sent bien qu'on a rien à y faire. Puis au final on se prend au jeu, on hurle pour déconner devant la mascotte crocodile qui balance des cadeaux. Pauline choppe deux strings, je suis trop fière d'elle, moi je me jette sur un dé lumineux avec des idées derrière la tête. Tu dis un chiffre, et si tu tombe dessus, t'enlève un vêtement. Parce que de toute façon je ne saurais jamais jouer au poker. Il faut rentrer, il fait noir, on réussit à se perdre dans les trois rues de Gez, mais où est donc passée la voiture ? Dans le silence le plus total, dans le calme complet d'une nuit en basse montagne, un crapaud nous saute sur les pieds. Du temps qu'on se rende compte de ce que c'est, on hurle à la mort comme des hystériques. J'aime ce genre de souvenirs, ça me fait toujours rire quand j'y repense.
Le lendemain, quand même, retour aux choses saines. Je me lève à une heure potable, et je passe la journée au cheval. Au milieu des herbes, les montagnes en toile de fond, les grillons, le ruisseau, les oiseaux, la terre qui respire, tous ces bruits que les citadins peuvent pas saquer, et qui seront ma bande son préférée à vie. Il faut quand même des points d'ancrage dans le réel, sinon on finit sûrement par péter un câble.

Maintenant je travaille. Je dois me lever à 5h30 le matin. Je devrais me coucher à 22h pour aller bien. Mais je n'y arrive pas, c'est contre nature, je ne peux pas aller à ce point à l'encontre de ma constitution biologique. La nuit me manque à vrai dire. Ca me stresse d'aller au lit aussi tôt. Le matin ça sert à rien, sans paraphraser l'autre abruti de JJ Homme doré. C'est vrai, qu'est-ce que tu veux faire le matin ? A part des trucs chiants, genre passer l'aspirateur... Je vois pas ! Allez me coucher si tôt, c'est gaspiller toutes ces heures disponibles pour faire de vraies choses intéressantes, comme aller me pourrir les yeux sur mon écran d'ordinateur et regarder sans écouter les vieux films du Cinéma de Minuit sur Fr3. Et puis 21h30, c'est bien trop tôt pour Frédéric et Mme Arnoux, ils n'ont pas la forme à cette heure là.

Et moi je n'ai pas la forme pour pointer à 6h45, pour ouvrir des vannes d'eau qui sent l'oeuf pourri, pour installer des gens sous des jets qui sont trop chauds, ou trop froids, pour les rincer avec un énorme tuyau, pour taper la discussion "Je prends toujours des douches froides, vous avez raison madame, c'est meilleur pour la circulation !" ni pour rester debout, sans croiser les bras, pendant six heures d'affilée. Enfin, ne nous plaignons pas, ce sera jamais pire que la boulangerie !

Certaines vieilles sont nues, c'est à la fois dégoûtant de décrépitude et fascinant de beauté. Je contemple ce que chacune de nous deviendra; notre peau ferme et élastique qu'on parfume, nos jambes qu'on affine avec des talons immenses, notre démarche qu'on soigne, notre corps dont on essaie de tirer le meilleur parti, tout ça, distendu, déformé, atrophié, abîmé, par les grossesses, le temps, les petits accidents, la vie... C'est Les Trois Ages de la Femme que j'ai en face de moi. Quand j'entre dans la cabine et que je vois une nouvelle vieille nue, je me dis "et allez, encore un Klimt". Une demie heure d'attente les bras ballants, je ne pense à rien, je me dis que je ressemble à une infirmière dans un sanatorium. J'ai une idée très romanesque des sanatorium. Il y a plein d'écrivains qui ont été dans des sanatoriums. Kafka... C'est à cause de Charles Juliet que j'aime cette idée de sanatorium, l'histoire de sa mère, cette rencontre dans un bois, sous la pluie.

Je veux vivre quelque chose de romanesque. Quand on courait sous la pluie avec mes compagnons de scène, en hurlant Singing in the Rain, je n'ai pas pu m'empêcher de dire à Iris que j'aurais aimé vivre ça avec un individu de sexe masculin, claquer la portière de la voiture, trempés, en riant, essouflés par la course... Enfin vous voyez le topo. En douchant les bourrelets des vieux, je pense au baiser dans les blés de Room with a View, à des passages d'Aurélien, à des trucs que je m'invente en rapport. Je me dis qu'il faudrait apprendre un passage de Flaubert, d'Aragon, de Musset, pour me les réciter pendant les six heures terre à terre et prosaïques. C'est la seule chose pour tenir.

Pas grand monde n'aura eu le courage de lire ce billet jusqu'au bout, sans doute, moi c'est ma vie que je n'ai pas le courage de vivre jusqu'au bout. Des fois je raisonne et je me dis, putain mais qu'est-ce que je fous là ? Je devrais être en train de vivre un truc passionant, sur les planches et nulle part ailleurs, je devrais être en train d'écrire un truc passionant, et je suis là, en train d'arroser la vie déclinante, enterrée dans un couloir qui m'empêche de voir le jour ou le temps qu'il fait.

Bouge toi le cul Floriane !



Aujourd'hui j'ai 20 ans

Publié le 2 juin 2008

Je me souviens m'être foutue de la gueule de Fanny quand elle m'avait assuré avoir pris un coup de vieux en passant au dessus de la barre fatidique. Toutes mes excuses. Moi aussi je le prends le coup, en plein dans la figure.

Je sais, je devrais faire un bilan. A dix ans, on est encore trop jeune mais à vingt, on a la pleine conscience que le temps passe, que les évenements nous échappent et qu'on ne contrôle pas vraiment notre vie, que tout nous file entre les doigts. A dix ans, je pensais qu'à vingt ans je serais une star de quelque chose, du cinéma ou autre. J'avais tellement besoin de reconnaissance. Je n'ai pas vraiment évolué, j'en suis toujours au même point, j'ai sans doute même encore plus besoin de cette reconnaissance.

Avant je pensais que j'étais le centre du monde pour mes parents, ils étaient les personnes que j'aimais le plus. Qu'en dire aujourd'hui ? Ca fait des années qu'on ne m'a rien offert pour mon anniversaire. J'ai beau me concentrer, je ne me souviens pas de ce qu'ils m'ont offert pour mes 18 ans. Je me souviens d'une enveloppe remplie de vieilles photos que Claire m'a remis comme quelque chose de précieux, oui ça je m'en souviens. Je me souviens d'autres cadeaux de moindre valeur que m'ont offert mes amis, des objets que je garde comme des reliques saintes, des petites choses pourtant. Je ne demande pas beaucoup.

L'esprit y est sans doute, mais comment je peux le savoir, s'il manque le geste ? Un chèque. Voilà, pour mes vingt ans, j'aurais eu un chèque, comme toutes les autres années, comme tous les autres Noël, un bout de papier signé qui ne demande aucun autre effort que celui d'aller chercher son porte feuille. "On a pas les même goûts, on savait pas quoi t'offrir, et puis avec le boulot on a pas pu descendre". Voilà, j'ai vingt ans et je suis une étrangère dans ma propre maison. Ca ne viendrait à l'idée de personne de prendre une heure pour aller choisir quelque chose pour moi. Au moins j'aurais su qu'elle m'aurait eu dans la tête pendant quelques minutes, j'aurais pu l'imaginer en train de se dire "Ca lui fera plaisir". Là j'ai juste l'image du stylo plume que j'ai cherché partout pour elle, qui signe ce putain de chèque insignifiant pour moi.

Ils ne seront pas là le soir de mon spectacle de théâtre. Ils ne seront plus là désormais. Tout ce que j'entreprendrais, ce sera seule. C'est ça avoir vingt ans, c'est se rendre compte qu'on compte moins. Et qu'on est seul. Plus personne ne me tiendra la main pour traverser la route. Je serai la seule à savoir l'état exact de mon humeur, je serai la seule à savoir que je pleure.

J'ai vingt ans et je suis la version la plus misérable de la vie que j'avais imaginé. Je n'ai encore rien fait de ce que j'avais envie de faire, rien vécu de ce que j'avais envie de vivre. Vingt ans à peine et déjà tant de gaspillage.

Je fais pas de fête. Tout le monde fait une fête pour ses vingt ans. Ils auraient pu organiser un truc. Mais non. Ma cousine aura reçu plein de cadeaux inutiles qui témoignaient de l'amour de ses proches. Moi je recevrai de l'argent comme d'habitude. C'est plus simple, elle s'offrira ce qu'elle veut. Ben non on va pas s'embêter.

Heureusement mes amis sont là. C'est peut être eux la famille finalement. Une famille qui va et vient. Quelque chose d'aussi instable que la vie.

On ne grandit pas vraiment, seulement on se rend compte. Et c'est pas beau.

Joyeux anniversaire.

Inauguration

C'est drôle, je pensais copier/coller mon ancien blog dans un nouveau pour ne pas le laisser mourir avec ma vieille adresse mail au bout des fatidiques 120 jours, mais en relisant les billets pour en faire le tri, je me rends compte que tout ça appartient déjà à une autre époque, pas si lointaine certes, mais révolue. Tous ces mots sentent déjà la poussière; j'y tiens, mais ils ne sont plus ce que je suis aujourd'hui. Ils vont donc disparaître, et c'est très bien comme ça.

Mais pas tous, certains peuvent faire le lien, certains sont encore si proches de ce que je ressens aujourd'hui, et même expliquent tellement bien ce que je ressens aujourd'hui, que je ne peux pas les laisser s'en aller.

Toujours tiraillée entre ce qui était et ce qui est... Je suis incapable de faire table rase totalement. Ce n'est pas un nouveau départ mais une continuité. Après tout, aucune autre rupture qu'un changement d'adresse mail entre hier et aujourd'hui.