mercredi 1 avril 2009

Bad Trip

Quand je vois à quelle vitesse j'ai repris les vieilles ( et mauvaises ) habitudes de la maison, je me demande quelle influence Nottingham a eu sur moi, et si cela sera durable. Je m'inquiète. J'ai tellement entendu dire que c'est une expérience qui marque à vie que je m'attendais à un changement radical. Je m'attendais à être libérée. Et bien non, en fait. Au final je suis encore plus frustrée de constater que même à l'étranger, même en bouleversant mon cadre de vie, je retombe toujours dans les mêmes schémas. Je ne rencontre que des filles, je n'arrive pas à être proche des gens, je ne suis pas présente dans les conversations, j'ai de sérieux problèmes avec les mecs, je fais bonne impression la première fois avant de me ridiculiser, je pense toujours que les gens ne m'aiment pas. Où que j'aille ça me poursuit, ici ou à l'autre bout du monde. C'est moi le problème, et malheureusement je me traine partout où je vais. J'attends un déclic qui peut-être ne viendra jamais.

Dans Les désarrois de l'élève Törless, le film, l'un des personnages décrit les années d'éducation comme une salle d'attente. Je ne veux pas passer ma vie entre ces quatres murs là. Et pourtant, si je ne fais rien, c'est bien parti pour. Souvent on prend la timidité trop à la légère. Les gens qui ne le sont pas ne peuvent pas imaginer la souffrance que c'est, de voir son propre psychisme poser des barrières contre sa volonté, de vouloir faire quelque chose, d'essayer, mais de ne pas pouvoir.

Il faut guérir le mal par le mal. Puisque j'avais le vertige, un peu, j'ai accepté de sauter du haut de ce rocher de 6m et de plonger dans l'eau, en Espagne. Depuis j'en fais des cauchemar la nuit et j'ai un vertige maladif. A force d'aller vers les autres, de tout le temps me forcer à parler, je me recroqueville toujours plus au fond de moi.

Et au fin fond de ma solitude, j'attends. Mais ça n'arrive pas.