jeudi 26 février 2009

Kramer summed up his position

" Art must be defended and pursued and relished not for any political program it might be thought to serve but for what it is, in and of itself, as a mode of knowledge, as a source of spriritual and intellectual enlightenment, as a special form of pleasure and moral elevation, and as a spur to the highest reaches of human aspiration. The defense of art must be not be looked upon a luxury of civilization - to be indulged in and supported when all else is serene and unchallenged - but as the very essence of our civilization."

lundi 23 février 2009

Baby You're Too Muuuch

Je me suis réjouie beaucoup trop vite à la vue des choux de Bruxelles hier soir. J'adore les choux de Bruxelles. Mais j'avais oublié qu'on est en Angleterre. J'ai cru mourir quand j'en ai croqué un. Yuck !

Je me demande si je ne suis pas un peu trop enthousiaste parfois. Je n'ai pas l'habitude de l'être il faut dire. Ca me donne l'impression d'être futile, de ne pas mesurer avec justesse le poids des événements, le poids de la gravité de ce monde. Je ne sais pas si ma légèreté me sert à me voiler la face ou si elle persiste miraculeusement malgré la consicence que j'ai de l'état des choses. Je ne sais pas si je suis incroyablement superficielle ou philosophe. Le verre est-il devenu à moitié plein ?

Trop de bouleversement dans ma tête... Si un jour on m'avait dit que je deviendrai positive ! Non pas optimiste, car comme dirait l'autre les optimistes sont des pessimistes qui n'ont pas toutes les informations, mais positive. L'image du positif est associée à la bêtise dans mon esprit. Les gens profonds sont forcément graves. Mais à bien y réfléchir, c'est sans doute une erreur. Au final, je n'ai jamais lu de livre aussi instructif que les Souffrances du Jeune Werther.

"Je jouirai du présent et le passé, tel qu'un vain songe, sortira de ma mémoire. Oui mon ami tu as raison, l'homme serait moins malheureux si, au lieu de s'appliquer sans cesse à rappeler de douloureux souvenirs, il se laissait aller avec indifférence au cours de la vie. [...] Un esprit léger supporte tout"

vendredi 20 février 2009

Life through Rose-tinted Spectacles

" We will never be more than permanent visitors in someone else's country, but we have been made welcome and happy"

Peter Mayle

lundi 16 février 2009

Those Dancing Days

Après avoir passé l'après midi entier à lire un essai sur le passage du modernisme au post-modernisme, le disenfranchisement and dehumanization of industrialization de D. H. Lawrence c'est la récré !

J'adore marcher très vite et être essoufflée en remontant the Downs vers mon cours de American Short Stories. J'ai sauté le pas et j'ai acheté de quoi faire des toasts et du Nutella.

Je vais enfin avoir l'occasion de lire Hemingway. J'ai été au cinéma, et le retour de nuit dans le bus ressemblait aux images que j'avais en tête avant de partir.

Mon loyer est overdue et je vais devoir expliquer en anglais que c'est pas normal. Au pire, je me mettrais subitement à pleurer et la secrétaire aura pitié de moi.

En attendant j'ai envie de me faire une session dance floor dans ma chambre et de m'acheter des chaussures et/ou des livres. L'anthologie de Virginia Woolf me fait de l'oeil chaque fois que je vais chez Blackwell...


samedi 14 février 2009

J'adore...

... la façon dont les Anglais prononcent mon prénom. Surtout Alistair; j'ai l'impression d'entendre Bruce Willis dire Fabienne dans Pulp Fiction.

mercredi 11 février 2009

Le Mercredi, c'est NME...

... en référence à notre petite phrase du lycée "Le vendredi c'est poisson-riz". En parlant du lycée, j'ai croisé un tracteur sur le campus ce matin, et ça m'a fait penser à celui qui traversait la cour de notre lycée pour ramasser les feuilles, devant nos gueules d'ados pas rebelles qui se plaignaient d'être dans le seul lycée non-agricole à avoir un tracteur dans sa cour.

Le mercredi je fais ma lessive, parce que je peux acheter le NME pour me faire de la monnaie. En attendant que ça sèche je me plonge dans la lecture de textes théoriques sur le post-modernisme, au milieu de ma laundry-chambre tendue de draps et de pulls à la fenêtre. Je délire sur cette phrase en écoutant les "10 tracks you have to hear this week" :

"Are we simply ancient Egyptians in airplanes ?"

Je me suis rendue compte en l'écoutant pour la première fois depuis longtemps que la chanson qui me mettait la patate a été contaminée par les mauvais souvenirs de l'époque à laquelle je l'écoutait en boucle. Je suis déçue...

Depuis que je comprends ( à peine ) un peu mieux les conversations je me suis rendue compte que Jonny était trop "lol", surtout dans sa façon de dire des choses drôles en gardant une attitude sérieuse. Katherine et Sarah sont écroulées de rire en face de lui et il continue de raconter son truc, imperturbable.

"The swimming pool was so packed, it was like Tokyo"

Puis le mercredi c'est sortie, aussi. Et gig indie. Hihi.

dimanche 8 février 2009

Let's Go for a Walk in Wollaton Park

Scarlett O'Hara est mon héroïne culte. Chaque fois que je me promène dans une grande propriété j'imagine les châtelains de l'époque se postant à leur fenêtre en se disant "Tout ça, c'est à moi". Et inévitablement cette scène de Gone with the Wind me reviens en mémoire. Pour Tara !


Là je repense à chez moi, qui un jour forcément ne le sera plus. Devoir vendre et quitter ce que mon Grand-Père a construit, mon héritage comme il l'appelle. Je ne pourrais jamais montrer ce qu'il m'a dit de montrer à mes enfants. Même s'il ne sera plus là pour le savoir, je le décevrai.

Et si un jour moi aussi je veux transmettre je devrais reconstruire, encore une fois à partir de rien. C'est peut être ça mon héritage au fond, cette ascendence d'émigrés, de gens qui ont eu la capacité de quitter leurs racines et de créer quelque chose ailleurs. Nous, mon grand-père, sa soeur, mon père et ses cousins, moi et ma famille.

Ce goût pour le voyage et l'ailleurs, pour les autres langues, les autres coutumes, les autres façons de faire et de voir, toute ma génération le porte en elle. Tel cousin à Séville, l'autre en road-trip en Italie, l'autre au Japon ou en Suède, l'autre au Canada, la cousine mariée au Liban, et moi maintenant à Nottigham. C'est drôle.

La possibilité de vivre un jour autre part qu'en France me traverse souvent l'esprit. Encore un paradoxe en moi. Je ne suis pas Gémeaux/Dichotomique pour rien. Je suis très attachée à la terre où j'ai grandi, rien que l'idée de quitter ces endroits, ce coin au bord du ruisseau, cet arbre où on avait construit une cabane, ce chemin où on se promenait, ce rocher dont j'aimais la forme, j'ai le fond de la gorge qui tire. Jamais je ne pourrais m'extasier devant un paysage plat, seules les montagnes m'émeuvent. Et pourtant je sens, c'est comme un instinct, qu'il faut que je parte. Je tente le coup pour six mois.


Je suis fascinée par ce paysage d'hiver morne, ces couleurs fades qui percent à travers les arbres noirs et décharnés, ces oiseaux rassemblés sur la berge, cet échassier marchant sur la glace comme Jésus. Le château au fond de l'immense pelouse me rappelle Rosings Park. Les bancs sont dédiés à des gens qui aimaient se promener là, et les enfants courrent au milieu de ce cimetière improvisé.


Pourrais-je vivre ici ? Pourrais-je me sentir chez moi dans un pays où je serai à jamais étrangère, française, mais aussi suisse à moitié, maniant une autre langue que la mienne au quotidien ? Je crois que j'approche de loin ce qu'a dû être la vie de mon arrière grand-père et de ses soeurs. Je marchais au bord du lac et je ressentais quelque chose d'indescriptible, je me sentais à la fois éloignée et proche de cet endroit, loin et proche de ce que je veux, à la fois en connexion avec mon propre passé et celui de ces gens gravés sur des bancs, celui du château et des générations qu'il a abrité. Je suis partagée. Henri a-t-il lui aussi senti ce vide et cet attrait, cette curiosité ?


Rien n'est clair pour l'instant. Même la lumière est brouillée, elle n'éclaire pas elle filtre. Pourtant dans ma projection du futur, Nottingham me manque déjà.

mercredi 4 février 2009

This is a message from Rutland Hall

Je pensais avoir des milliards de choses à écrire mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à décrire la joie et l'enthousiasme sans que ça sonne incroyablement faux et débile. On croirait lire un gamine de 14 ans qui parle d'un gamin de 15 ans. Je suis condamnée à n'exprimer que ma nevrose. Mon silence veut donc tout dire.

J'ai l'impression que plus les jours passent et plus je parle mal. Au début je faisais des phrases à peu près correctes, mais là c'est du gros n'importe quoi. Après 7.00 pm je conjugue tout au présent et je dis yesterday pour signifier le passé. Fuck. Je sais jamais si je dois employer have + pp ou le prétérit, y'a UN truc à maîtriser dans la conjuguaison en anglais et je le sais pas. Lol.

Je fais des mimes, je bouge les bras et les mains, je fais genre je comprends mais en fait j'ai capté qu'un mot. D'un côté ça m'inquiète, je me dis que je progresserai jamais et que je vais rester dans le flou total à balbutier cette langue pour le restant de mes jours, d'un autre côté je me marre toute seule quand je sors des phrases bidons.

Quand mon voisin est venu me demander si je dansais "aujourd'hui", j'ai dit non, pensant qu'il parlait de la journée passée, et que ça avait un rapport proche ou éloigné avec la valise à poker qu'il tenait à la main ( je sais pas jouer au poker alors j'ai flippé ). Là il s'est excité "Why not ?!" Ben euh... j'en sais rien ! Ah si je sors ce soir... Mais c'est que j'ai une bataille de boules de neige prévue là tu vois.

J'ai l'impression d'avoir 5 ans et d'aller dormir chez des amis que je connais pas, l'impression d'être en sécurité mais seule dans un endroit complètement inconnu. Je suis perdue sans avoir peur. La bonté des Anglais m'impressionne.

Parfois je regarde mes voisins se parler entre eux sans que je les comprenne, sans pouvoir m'exprimer en retour, je me sens incroyablement frustrée. On est obligés d'avoir des conversations usuelles avec du vocabulaire de base, ils doivent me prendre pour une idiote. Des fois je me dis "Ah s'ils étaient Français"... Mais en fait non. Leur personnalité est intrinsèquement liée à leur nationnalité, à leur pays, à leur façon d'appréhender le monde avec leur tranquilité flegmatique. C'est peut être parce qu'ils boivent du thé plutôt que du café ? Voilà, je l'ai toujours dit, le café c'est pas bon pour les nerfs. Fini le café.