mercredi 31 décembre 2008

This is England

Je me souviens encore de cette seconde, le genre de seconde qui ne dure qu'une seconde comme toutes les autres secondes de votre vie, mais qui justement, n'a rien à voir avec les autres secondes de votre vie. Si ce n'est pas la seconde, c'est au moins une des secondes qui comptent, qui restent pour longtemps dans la mémoire.

On venait d'atterrir à Londres, et je prenais le métro pour la première fois de ma vie, à Victoria Station. J'étais au bord du quai, la ligne jaune juste devant mes pieds, et la voix d'homme robotisée prononçait le "Mind The Gap" avec son accent chinois.

Et là, pile là, arrive la fameuse seconde, où j'ai ressenti comme un énorme soulagement, celui qu'on éprouve en rentrant à la maison après un long voyage pénible. Plus tard dans la journée, en marchant dans des rues inconnues qui pourtant m'étaient familières, la sensation s'est confirmée. J'étais chez moi. C'est inexplicable, et je n'ai toujours pas compris. En même temps je ne cherche pas à comprendre. Il y a quelque chose en Angleterre que je n'ai jamais trouvé ailleurs, et chaque fois que j'y retourne, je sens que c'est là que je dois être.

Avant hier j'ai réalisé l'un de mes fantasmes. J'ai réservé un aller simple. Je pars sans savoir quand je reviens. Dans longtemps, ça se compte en mois. C'est extraordinaire quand on y pense.

J'ai la certitude qu'il va se passer quelque chose de fondamental là-bas. Un pressentiment débile comme j'en ai parfois.

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