dimanche 6 mars 2011

Fare Thee Well

Stopping by Woods on a Snowy Evening

Whose woods these are I think I know.
His house is in the village, though;
He will not see me stopping here
To watch his woods fill up with snow.

My little horse must think it queer
To stop without a farmhouse near
Between the woods and frozen lake
The darkest evening of the year.

He gives his harness bells a shake
To ask if there is some mistake.
The only other sound's the sweep
Of easy wind and downy flake.

The woods are lovely, dark, and deep,
But I have promises to keep,
And miles to go before I sleep,
And miles to go before I sleep.

Robert Frost


Meet me here now : Before I Sleep - Tumblr

mardi 4 janvier 2011

jeudi 4 novembre 2010

Ô ma saison mentale

J'ai passé un été complètement déconnecté de toute notion temporelle. Ce n'était pas 2010, c'était la jeunesse. Un été lent et insomniaque, où les bars devenaient nos salons, les enceintes nos baffles, la foule la famille. Paris pour moi toute seule, la ville qui me semblait si froide devenue centre du monde.

Et soudain novembre. Il fait encore bon, les arbres prennent le temps de devenir fades. Au milieu d'un brouhaha informe de fantasmes de vies, seul le désir de filmer atteint la surface. Cadrer est la seule action qui me concentre. Le reste est vapeur indéfinie, je ne peux pas parler A sans penser B, je me perds. Le bouton Rec fait tout taire et m'apaise. Je retrouve dans le viseur cette sérénité de la scène de théâtre, celle d'exister uniquement au présent, dans une instantanéité qu'on a recherché et qu'on chérit. Je peux recommencer cent fois, essayer de m'améliorer me passionne, et même quand je suis laborieuse je retente sans jamais me lasser. Pour tout le reste j'aurais déjà baissé les bras, mais filmer me donne confiance, je sais que c'est ce que je dois faire.

Depuis que l'automne est arrivé, les forêts de plaine, toutes plates, et leurs étangs artificiels me font une étrange impression. En deux semaines, j'ai été amenée à poser ma caméra pas mal de fois dans cette nature en carton pâte, et je suis attirée à tous les coups dans cet univers inexplicable : l'est des États-Unis dans les années 70. Tout est prétexte à faire jaillir un campus peuplé de types en pantalon évasé, Ray-Ban aviateur, cheveux un peu longs : le jaune, le rouge, la forme des arbres, la régularité des pelouses, la race des chiens. Même si je ne comprends absolument pas d'où me viennent ces images, j'adore me réfugier dans cette atmosphère, et y passe une très belle saison.

J'ai passé mon enfance à vivre des aventures dans ma tête, à inventer des mondes, j'ai mené des centaines de vies parallèles à la vraie. Je suis passée pour une illuminée. J'ai trouvé un métier qui rend tout ça normal. Chouette.

jeudi 30 septembre 2010

VDM #145

Je plais à tous les types de plus de 45 ans, chauves et bedonnants. C'est con, c'est pas franchement mon type de mec.

mercredi 8 septembre 2010

Dieu n'existe que parce qu'on y croit

Nous étions si mal à l'aise, debout l'un en face de l'autre, inconfortables sur cette moquette vert sale rongée par je ne sais quoi. En tout cas, s'il ne l'était pas, j'étais mal à l'aise. J'avais du mal à le voir, découpé en contre jour dans l'encadrement de la fenêtre à moitié cachée par les lits superposés, la luminosité d'une fin de journée de pluie me faisait mal aux yeux. Et puis il y avait quelque chose de dérangeant dans sa façon de se tenir, son enthousiasme trop grand pour la pièce, sa maigreur. Il ne me laissait pas le temps de parler, de traduire l'anglais dans ma tête, il m'assommait de théories que je ne maîtrisais pas, que j'avais du mal à comprendre. Il réfutait tout ce que je ressentais à propos du langage en s'appuyant sur Derrida. Sur le moment, j'avais été noyée dans ma frustration.

J'étais à Bath, pendant mon périple en solitaire à travers le sud de l'Angleterre. J'avais atterri dans une auberge de jeunesse miteuse, et croisé dans le dortoir cet étudiant américain, de Chicago, qui errait en moto le temps des vacances de Pâques. Avec le recul, cette conversation fait date dans ma vie comme l'une des plus importantes. Elle me sert de réflexion sur l'écriture, sur ce que j'ai à dire, et de la façon dont je dois tenter de le dire.

Mais ce qui m'a marquée surtout, c'est cette phrase qu'il a dite : "Je veux croire en quelque chose". Je me souviens, il m'expliquait qu'il écrivait un scénario de science-fiction, en espérant le vendre à la télé américaine. Cela parlait d'un ado perdu dans un monde sans morale, qui devenait ninja par foi en la Justice. Il écrivait cette histoire depuis la mort de ses parents, parce que cela lui donnait une raison d'être là. Ensuite on s'était pris la tête sur le "sujet" du scénario que j'essayais d'écrire, je lui disais que j'écrivais sur quelqu'un qui se sent trompé par les mots, et décide de ne plus parler, de se retirer du monde. Il me disait que ce n'était pas un sujet. Que son sujet à lui, par exemple, c'était "La Foi".

J'ai souvent repensé à ce garçon étrange, à son assurance. Moi, je doute même de moi. Je ne suis pas sûre de ce que je sais, j'ai toujours du mal à le défendre, je suis empêtrée dans ma confusion. Sa phrase a fini par me hanter. Moi aussi, je veux croire en quelque chose, avoir un refuge solide, un repère toujours présent auquel se rattacher. Mais tout ce que je crois, c'est que je ne suis sûre de rien.

A la mort de Rohmer, j'ai regardé Un Conte d'Hiver. L'héroïne perd son grand amour à cause d'une erreur stupide dans l'adresse qu'elle lui donne. Pourtant, durant tout le film, elle sait qu'elle le retrouvera. Et en effet elle le retrouve, happy end. J'ai trouvé sa foi en l'autre, sa confiance en la vie, magnifiques. J'ai bien essayé de l'appliquer dans ma vie, j'ai essayé de croire très fort en les sentiments, mais ma certitude fabriquée n'a pas fait long feu. Ne pas douter est contraire à ma nature. Je me suis résignée à être athée quant à l'amour.

Puis j'ai vu Un Poison Violent, dernièrement, et ça m'a rappelé mon catéchisme. Le curé nous avait bien dit que le doute n'était pas un péché, et qu'il faisait même partie intégrante de la foi. J'étais à côté des rails. Je peux donc croire en doutant. Mais je ne peux pas m'empêcher d'attendre une bonne raison de croire. Appelez moi Saint Thomas.


jeudi 2 septembre 2010

Un petit poisson, un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre

J'ai tout de même très très envie d'avoir un paon blanc tatoué sur le corps.

lundi 9 août 2010

L'angoisse de la chambre vide

A chaque fois que je passe la soirée chez moi à ne rien faire, j'ai le sentiment de rater ma vie.

mardi 3 août 2010

Si Si

Après le fameux "Hé Mademoiselle, t'es charmante" et l'incontournable "T'as un zéro six ?", j'ai découvert le "T'as de beaux pieds, je trouve", devant la Poste, un jour de pluie en chaussures d'été. J'avoue, on me l'avait encore jamais faite...

mercredi 14 juillet 2010

L'Oncle Oscar

"Il est important d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"